mardi 13 juin 2023

Du 11 juin au 13 juin : SUKAMADE (JAVA)

ROADBOOK  : cliquez sur le lien ICI pour voir notre roadbook détaillé (itinéraire, suggestions hôtels, suggestions restaurants, excursions, etc.) 

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11 JUIN : DE PEMUTERAN (BALI) À SUKAMADE (JAVA)

On change d'île aujourd'hui! On retourne dans l'Indonésie authentique, pas trop touristique, pas bling-bling et Disney comme Bali. Direction Java (Jawa, comme disent les Indonésiens).

Petit déjeuner pas inclus à l'hôtel, sur la carte on a le choix de crêpes ou d'oeufs avec toast (pas de "s") je sais, c'est original. La jeune serveuse jase avec nous pendant que nous mangeons.
Nous allons ensuite faire les bagages, les mettre sur les motos et, vroum, on part! Je suis beaucoup plus à l'aise avec ma moto un peu plus basse, heureusement, car la conduite était assez sportive hier et aujourd'hui (vive le line-splitting et les dépassements à gauche - en Indonésie, on fait comme les Indonésiens, et c'est très amusant).
Nous sommes à environ 25 km du ferry, la circulation est plutôt tranquille et la route est belle.

La route entre Pemuteran et le port de Gilimanuk, décorée de singes par ci, par là

À quelques kilomètres du ferry, des stands de vente de billets fleurissent le long de la route, et le proprio de notre hôtel nous a recommandé d'acheter nos billets là plutôt qu'au port, mais je n'ai pas trop compris la raison (rapport aux vacances scolaires qui viennent de commencer - les écoliers Indonésiens n'ont qu'un mois de vacances).

Nous craignons un peu l'arnaque, mais bon, nous arrêtons à un petit kiosque au pif et achetons les billets (environ 3$ pour nous 2 et les motos, c'est donné!).


Le ferry ne prend que 30 minutes à traverser entre Bali et Java (+ une heure à accoster, il y a des bouchons de ferries au port de Java, comme nous le découvrirons).

Dans le ferry, en attente du départ. C'est toujours un peu stressant d'arriver au port et d'embarquer sur le bateau. On ne sait pas trop où aller (surtout quand il n'y a personne devant nous à suivre, comme aujourd'hui), on ne sait pas où se stationner dans le ferry... Heureusement, les touristes niaiseux sont vite repérés et les employés sont très volubiles avec leurs bras pour nous montrer le bon chemin de loin!

Jacques et ses cocas traditionnels du matin.

Un autre ferry, même grosseur que le nôtre

On est partis! Java n'est pas loin, comme on peut voir.

Alors que nous poireautons pendant une heure pour attendre qu'un quai se libère, le volcan Ijen nous laisse entrevoir son sommet, que nous irons voir de plus près dans une semaine environ.

On se prépare pour le débarquement. Toujours un peu bordélique

Après 123 km de route, nous sommes enfin à l'hôtel. Eeeh que ça n'a pas été de tout repos! Circulation constante sur la route principale de l'est de Java (heureusement, dans les villes plus importantes, la voie de gauche est réservée aux motos), derniers 20 km sur une route en partie en garnotte et en trous, on travaille fort! Un couple rencontré il y a quelques jours nous avait mis en garde sur la circulation infernale à Java, c'était quand même bien moins pire qu'au Vietnam, les gens conduisent beaucoup mieux et beaucoup plus prudemment!

Les derniers 20 km sont plus tranquilles, mais la route est plus étroite et plus défoncée.  Le paysage est superbe, beaucoup de plantations de caoutchoutiers, une des ressources principales de la région.  



Petite boisson de bienvenue à notre superbe homestay, le Java Turtle Lodge, en bord de mer

L'entrée de notre bungalow (4 chambres)

Notre chambre

Encore une salle de bains de rêve, j'aime trop ça!!!

Le proprio nous emmène découvrir la plage pas loin dont on entend les vagues se fracasser comme un coup de tonnerre depuis notre chambre. Super impressionnant juste de les entendre!

On croise un groupe de jeunes garçons qui font partie d'un club d'arts martiaux et qui veulent absolument se faire prendre en photo avec nous. Fait.


Des drôles de petits poissons qui semblent courir debout sur l'eau ET sur la terre ferme (sur la photo, ils sont montés sur une roche et se déplacent avec leurs nageoires pectorales 

La plage


Retour au homestay sous une petite pluie rafraichissante

La plante du fruit du dragon. Si nous sommes chanceux, nous aurons le privilège de voir sa fleur ce soir, elle ne dure que quelques heures avant de tomber. À suivre! (Spoiler : on essaiera obstinément de la voir plusieurs soirs de suite, sans succès)

Notre souper au homestay, beaucoup beaucoup trop copieux, mais délicieux ! À défaut de couteau (qui n'est JAMAIS fourni, on apprend à manger avec les doigts - parce que décortiquer un poisson avec une grosse cuillère, ce n'est pas encore dans mes talents).


Notre itinéraire aujourd'hui, 15 km de ferry et 95 km de moto

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12 JUIN : SUKAMADE (JAVA)

Une autre journée spéciale aujourd'hui : nous sommes au Java Turtle Lodge, sur la côte sud-est de l'île de Java, juste à côté d'un parc national bordé d'une plage connue comme un lieu de ponte pour les tortues. Un organisme s'est installé dans le parc et travaille à sauvegarder l'espèce en protégeant les oeufs des prédateurs du coin, soit les cochons sauvages et les boeufs sauvages.
Pour ce faire, ils surveillent les tortues qui viennent pondre (en moyenne 4-5 par nuit, parfois beaucoup plus à la saison haute), ramassent les oeufs aussitôt pondus et les réenterrent à un endroit plus sécuritaire protégé par des clôtures. Lorsque les bébés naissent, ils sont ramenés sur la plage pour accomplir leur marche triomphale vers la mer.

Voilà les photos de ces moments magiques et autres...

Devant notre palais

Le proprio nous fait un petit tour guidé des environs le matin. Il nous montre d'abord comment est confectionné le sucre brun qui est utilisé partout (pas de sucre blanc). Il provient de la fleur du cocotier, qui ne sert qu'à ça et plus à produire des noix de coco.


Pour ce faire, ils attachent un bidon au bout de la fleur et vont récolter tous les matins le liquide qui s'y écoule, le laisse sécher et voilà.

Cela veut dire qu'ils montent deux fois par jour dans ces arbres immenses! D'où les encoches qu'ils font sur le tronc pour aider l'escalade.

Nous allons aussi voir le petit port de pêche. Les pêcheurs ont des genre de plates-formes flottantes arrimées un peu partout sur l'eau et munies d'une génératrice ou de panneaux solaires pour y laisser une lumière la nuit (ce qui attire les poissons). Ils y vont le soir en bateau pour y accrocher leurs filets et reviennent le matin voir s'ils ont attrapé de quoi. Si la pêche est bonne, l'épouse est contente, sinon gare!


Ce pauvre pêcheur va avoir la vie dure, un seul poisson dans ses filets!

Nous allons ensuite dans le village, super joli!


Un exemple de plate-forme (appelée fish-farm)

Le proprio était pêcheur avant de se lancer dans la construction de son homestay, construction qui lui a pris 5 ans et qu'il a terminé en...2019. À cause de la Covid, il a dû mettre ses rêves de côté et retourner comme pêcheur quelques années. Il nous montre son premier bateau, en bois.

Les vaches de ses parents

Nous embarquons ensuite dans sa jeep tout-terrain et il nous emmène voir la Green Bay.



Le sentier d'environ 1 km est entièrement fait de dalles de ciment, je n'ose pas imaginer le travail que ça a été de les transporter!

La mer est trop agitée ces derniers jours pour qu'on s'y baigne






Traces de pattes de singes sur le sable

On retourne à l'auto sous une bonne petite pluie bien mouillante

En après-midi, c'est le départ pour le village où nous allons coucher pour aller voir les tortues. 2 heures de route pour 12 km (Google Maps pensait que j'étais en vélo haha), sur un chemin où j'aurais même dû mal à marcher! Je ne pensais pas qu'une auto, même solide et 4x4, était capable de telles prouesses! Nous sommes accompagnés d'un super-chauffeur et d'une guide de 19 ans.




Pour le plaisir, on décide de descendre en pleine jungle et de marcher un peu. Nous rejoindrons l'auto un peu plus loin (elle ne va pas tellement plus vite que nous de toute façon!). Nous voyons des singes un peu partout, c'est vraiment génial!


Après la jungle, alors que nous nous rapprochons des 2 petits villages du coin (accessibles seulement par cette route de fou!), le paysage change et nous voyons beaucoup de plantations, surtout de caoutchoutiers. Le caoutchouc est récupéré tôt chaque matin (un peu comme l'eau d'érable, incision et pot pour recueillir le liquide) et envoyé dans un centre de traitement. C'est la principale source de revenu des habitants autour.




Fleurs de café

Grains de café dans leur état brut

Les caféiers

Traversée à gué

La guide nous propose un arrêt café/thé au milieu de la rivière, on rigole...

Mais ce n'est pas une blague!

Et on repart ensuite....

Notre résidence pour ce soir



Singes noirs en prime juste en face


Nous allons explorer le village, il y a beaucoup d'enfants, c'est très vivant et très coloré. Tout le monde nous salue avec un grand sourire.

Bon, ceux-là restent plutôt muets (cimetière)

Partie de soccer

Vers 7h15, nous partons pour la plage Sukamade où se trouve le Centre de protection des tortues. La route est toujours aussi défoncée.


Arrivés au Centre, nous attendons les autres touristes et nous prenons ensuite un sentier dans la jungle sur 700m.

Dès que nous arrivons sur la plage, il faut éteindre toutes les lumières, cell y compris, deux rangers partent en éclaireurs pour essayer de trouver une tortue en train de creuser ou sur le point de pondre, on nous passe des petits matelas pour nous asseoir en attendant que les rangers reviennent nous annoncer une bonne ou une mauvaise nouvelle.

C'est très agréable, il y a plein d'étoiles et nous nous endormant presque pendant l'attente de 45 minutes.

Yeeee, un des rangers du parc, parti en éclaireur revient avec la bonne nouvelle : une tortue est venue sur la plage et est en train de s'installer pour pondre. Nous sommes chanceux, il n'y en a pas toujours. Même s'il y en a plusieurs, nous ne pourrons qu'en observer/déranger une. Nous rejoignons rapidement l'endroit de nidification, annoncé par les traces sur la plage, sortant de la mer.



La tortue est là, très occupée à pondre!


Au fur et à mesure qu'elle pond ses oeufs, les rangers les ramassent et les mettent de côté.



À la fin, il y en a 143! Une bonne pondeuse! En quittant la plage, nous verrons deux autres tortues, une en train de pondre et une autre qui a changé d'avis et est en train de retourner vers la mer. Nous ne nous approcherons pas, car la règle est claire : nous emmerdons une seule tortue par soir. Mais en voir 3, même de loin, c'est vraiment de la chance!

La tortue s'occupe ensuite de recouvrir de sable ses oeufs (elle ne sait pas qu'ils ne sont plus là) et retournera ensuite vers la mer, un processus qui peut prendre jusqu'à 3 heures. Elle projette du sable à plusieurs pieds à la ronde, j'en aurai jusque dans mes bas! C'est super impressionnant.

Nous retournons ensuite à notre résidence, 700 mètres de marche, 30 minutes de bardassage intense sur la route, mais tellement de belles images dans la tête!

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13 JUIN : SUKAMADE (JAVA)

On continue avec la suite des tortues, nous avons passé la nuit dans la résidence prés de la plage, puisque nous devons nous lever vers 5h00 pour aller libérer les bebes tortues. La nuit la plus horrible depuis longtemps. J'ai de bonnes excuses :

1. Il n'y a de l'électricité que de 17h à 22h. Le reste du temps, il y a une lumière d'urgence. Dans la chambre. Impossible à fermer.
2. Il y a un espèce de gong géant accroché dehors sur lequel quelqu'un frappe TOUTES les heures, un coup par heure. Donc 12 coups pour minuit, 1 coup pour 1 heure, 2 pour 2 heures, etc. Je les ai tous entendus. Tout le village aussi tellement c'est fort, mais comme il est collé sur la résidence, on a le volume au maximum. C'est horrible.
3. On avait remarqué hier que le muezzin était particulièrement zélé. Genre, il a commencé à chanter vers 16h30 et à 18h30, il n'avait pas terminé, en alternance avec son fils. Pas trop grave, sauf qu'il a recommencé ce matin. À 3h30. Et qu'il a continué jusqu'à 5h00 (et plus, mais on était levés et on est partis avant qu'il finisse).

Bon, je suis zombie, mais au moins je ne conduirai pas aujourd'hui! Et 30 minutes sur des routes défoncées, ça réveille. Et ça va être une super activité, ça motive! Go!

C'est reparti pour un brassage en règle!


L'organisme de protection des tortues.

Les enclos où les oeufs sont enterrés, et où les tortues éclosent. On voit les dernières-nées et on ne peut qu'imaginer celles qui sont en train de se frayer un chemin vers la surface (cela peut prendre jusqu'à 2 jours.

Jacques reçoit un seau avec les bébés qu'il devra relâcher. Il doit en nommer 2, super original, il choisit Steeve (le nom de notre chat que je n'ai PAS approuvé) et Lucy (???). N'importe quoi!




Go à la plage!


Le ranger nous explique la procédure.

1-2-3 go!!! Les "bons" bébés doivent arrêter régulièrement pour enregistrer leurs coordonnées GPS afin de revenir un jour au même endroit pour pondre (les femelles, les mâles, je ne sais pas pourquoi et eux non plus probablement)




Les vagues sont tellement fortes! Pas évident!

Papa adoptif a le coeur gros, ses bébés sont partis


On retourne vers le Centre

De retour dans la pouponnière pour une autre leçon de biologie

Nos oeufs de la veille 🥰

Les rangers ont aussi récupéré les oeufs de 4 autres tortues qui sont venues pondre pendant la nuit, on les enterre. Les oeufs sont mous, c'est une drôle de sensation.

Un des prédateurs des oeufs.

Retour ensuite au homestay avec arrêt le long de la route pour voir la récolte du matin de caoutchouc (ah, non, ce n'est pas noir!)

Les petits contenants dans lesquels on recueille le caoutchouc en entaillant l'arbre.

Les bacs qui seront envoyés à la fabrique

2 heures de ce traitement, les chiros feraient fortune ici!

Jacques va ensuite au village près du homestay faire ressouder mon porte-bagage qui n'a pas résisté à notre dernier voyage.

Comme d'habitude, il est vite entouré !

Balade en fin d'après-midi autour du homestay







Résidence très hindoue

On retourne sur la plage en soirée (pas facile à trouver la-dite plage dans le noir!), pour revoir les lumières des fish-farms sur la mer. Vraiment impressionnant!




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