Après 40 jours au Vietnam en 2019 et 3 semaines en Inde en mars 2020 (ha ha), pays partiellement parcourus en moto, nous explorerons les routes indonésiennes pendant 2 mois, uniquement en moto, de l'est de Java à Florès. À suivre!
Du 9 au 11 mai : TETEBATU (LOMBOK)
ROADBOOK : cliquez sur le lien ICIpour voir notre roadbook détaillé (itinéraire, suggestions hôtels, suggestions restaurants, excursions, etc.)
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9 MAI : DE KUTA À TETEBATU
Lever avec la pluie, journée grise aujourd’hui, mais cela ne
nous empêche pas de suivre et d’apprécier notre programme. Notre itinéraire
aujourd’hui, de Kuta au sud à Tetebatu au centre, environ 57 km en 1h30, pas
mal de circulation, les villages se suivent et se ressemblent, mosquées,
marchés, marchés, mosquées… Sommeil moyen, merci aux chiens tard le soir et aux
muezzins qui faisaient un combat de vocalises comme tous les matins de 5 h à 6
h. La route que nous devons prendre est très passante et peu intéressante. À environ 15 km de l'arrivée, elle se rétrécit, mais reste quand même un peu trop occupée à notre goût, et les derniers kilomètres, elle est très étroite, mais bordée de belles décorations florales (de grandes fleurs rouges plantées par les humains qui agrémentent souvent les bords de route un peu partout), un peu sportive pour les croisements.
La grande route passante
Nous arrivons à nos bungalows (Wina-Wani), situés au pied du volcan actif Rinjani, que nous avons enfin fini par voir ce soir, très imposant au-dessus de nous! Le volcan entre en éruption environ tous les 4 ans et la dernière fois, c’était en 2018. Faites le calcul 😳… Bon, à priori, ce sont surtout des éruptions de cendres qui passent par-dessus le village et vont plutôt embêter les gens de la côte et perturber la circulation aérienne.
Nous sommes contents d’arriver à nos bungalows. Petit défi
pour les derniers 100 mètres alors que nous devons rouler sur une margelle un
peu trop étroite à mon goût et entourée de fossés. Du coup, quand j’aperçois la
bordure de ciment qui nous sépare encore des bungalows, j’ai une petite inquiétude. Heureusement, elle ne se fait qu’à pied, pas
en moto!
La propriétaire nous offre de bons jus de fruits frais pour nous accueillir et nous jasons un peu avec elle et avec un homme qui, de toute évidence, aimerait bien nous servir de guide pendant notre séjour.
Nous allons ensuite nous installer dans nos adorables bungalows et relaxer un peu sur la terrasse.
Une fougère géante?
Les amateurs de crosse de violon, vous serez servis!
Nous partons ensuite à pied faire une balade autour du village.
J’ai repéré quelques sentiers sur AllTrails
qui ont l’air intéressants. Nous sommes
vite repérés par des guides potentiels que nous arrivons à déjouer, sauf la
dernière qui, sous prétexte de nous montrer le chemin de la chute, finit par
nous y amener et sort son livret pour acheter des billets. Bon, dur de dire
non!
La dame qui nous montre "gentiment" le chemin
Juste avant le sentier, une genre de pisciculture. Le propriétaire a même bâti sa maison au-dessus de l’une des piscines
Le sentier pour descendre à la chute est très joli, mais les roches sont très glissantes et je me retrouve assez brutalement sur les fesses. Ouch!
Nous abdiquons à la dernière descente, particulièrement périlleuse et glissante. Nous regarderons la chute de haut!
Jacques s'essaie un peu, mais change d'idée rapidement
La petite chute de loin
Nous continuons ensuite sur le "sentier" par lequel nous sommes arrivés et qui longe les piscicultures. Le sentier devient simplement une bordure de ciment que nous suivons sur plusieurs centaines de mètres, le long des potagers et des rizières.
On retrouve une route à peu près normale, peu empruntée par les touristes à en juger par les enfants de tous les âges qui nous lancent de joyeux "Allo!". Les petites filles devant nous sur la photo nous ont d'ailleurs joyeusement fait de grands signes des bras tous les 10 pieds.
Un cimetière musulman
Au gré de nos déambulations, nous arrivons à la lisière d'une magnifique forêt et nous ne pouvons résister au sentier qui s'y engage et qui nous crie "viens, viens!". On rentre donc dans la jungle sillonnée par plein de petits sentiers où l'on pourrait facilement se perdre (merci Maps.me de nous indiquer à peu près où nous sommes). Les arbres sont aussi supposés abriter des singes noirs, mais nous n'en voyons pas. Peut-être demain?
On retrouve finalement la rue de notre hôtel, le village est vraiment adorable, les maisons sont jolies et c'est très propre et très fleuri.
Retour à notre bungalow
Souper au restaurant de la propriétaire. Jacques est un peu stressé par son adorateur à 4 pattes qui aimerait bien goûter à son saté au poulet (brochettes de poulet). Les voix des enfants qui apprennent le Coran dans une mosquée voisine nous accompagnent pendant le repas...
Hier soir, les chiens, ce soir...
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10 MAI : TETEBATU
Ce matin, les muzzins des dix (10!!!) mosquées de Tetebatu commencent leurs vocalises dès 4h25, d'abord tranquillement, puis la compétition commence vers 5 heures à celui qui criera le plus fort dans les nombreux hauts-parleurs qui ornent les minarets.
Nous nous rendormons vers 5h30 pour nous réveiller vers 7h30. Nous allons déjeuner et pouvons enfin voir le volcan Rinjani qui se cachait dans la brume depuis que nous sommes arrivés à Lombok.
Bon, demain ce sera crêpes pour moi aussi, le petit pain raplapla et les sempiternels oeufs brouillés ne sont pas à la hauteur des crêpes aux bananes de Jacques.
Après le déjeuner, nous allons explorer la Forêt des singes pas loin (seuls! Tout un défi quand on connaît la ténacité des guides qui ont tout fait pour nous convaincre que nous avions absolument besoin d'eux pour trouver des singes).
Le vendeur de billets, heureux de nous entendre parler en indonésien, nous vend gentiment des billets pour les locaux (environ 2$ chacun au lieu de 15$ chacun pour les touristes) et, après un faux départ (ben oui, après 10 minutes de marche, nous sommes revenus au kiosque pour vérifier si nous avions pris le bon chemin, oups, non, le gars nous remet sur la bonne voie, un peu inquiets de notre survie), nous voilà repartis à l'aventure!
Cela fait plusieurs kilomètres que nous marchons et toujours pas de singes. Pas question que l'on revienne sans en avoir vu et de voir les guides répudiés se péter les bretelles, alors on continue malgré la montée constante (on gravit quand même le volcan Rinjani mine de rien!) et la chaleur.
Yéé, enfin, on finit par voir nos premiers singes! Pas les fameux singes noirs convoités, mais des singes bruns très convenables!
Il est 11h30 et si nous voulons avoir le temps de manger et de nous reposer avant la 2e partie du programme, il nous faut revenir au village. J'ai vu mes singes, je suis comblée.
Nous croisons la même bande en redescendant.
Yes! En redescendant, nous avons aussi le plaisir de rencontrer deux fois une belle bande de singes noirs, plus gros que les bruns. Ils sont magnifiques et je jubile. Nous pourrons rentrer tête haute devant les guides!
Sur le sentier forestier, nous croisons souvent des hommes en scooter qui ramènent de la forêt de gros tas d'herbage sur leur scooter. Nous apprenons que ce sont des habitants qui vont chercher de l'herbe dans la forêt pour nourrir leurs vaches.
Nous allons rassurer notre vendeur de billets que nous avons survécu, il est bien content. Nous revenons ensuite vers l'hôtel en examinant de près les aliments qui sèchent dans la rue. Après le riz, cette fois ce sont des clous de girofle et leur propriétaire me les fait gentiment sentir pour me le prouver. Mmmm!
Il est 12h30, donc l'heure du lunch. Nous allons toujours au même restaurant, celui de la propriétaire de nos bungalows, le Warung Monkey Forest. Nouilles frites avec oeuf pour moi et avec poulet pour Jacques. Un classique.
Petit repos ensuite avant notre prochaine activité. Nous avons quand même marché 7 km dans la forêt, en montant la moitié du temps, donc nous devons récupérer un peu avant notre prochaine balade, la Air Terjun Sarang Walet, cette fois avec un guide, la propriétaire nous ayant convaincue que c'était dangereux d'y aller seuls (et, spoiler, elle avait bien raison!).
Notre guide est un jeune garçon d'environ 17 ans et il se révèle rapidement juste parfait! Il parle bien anglais, rit beaucoup, est très attentionné et nous montre toutes les plantes et les arbres que nous croisons en les identifiant et en nous faisant sentir leurs feuilles quand c'est possible, ...ainsi que les araignées géantes.....
Il nous fait passer sur les petits chemins, souvent sur la propriété des gens pour nous montrer les différentes cultures, c'est passionnant ! Et un homme nous offre gentiment des bananes (les bananes sont petites, vertes et délicieuses ici, c'est pas mal le seul fruit que nous mangeons, sauf pour
les ananas dans nos délicieux jus et le matin au déjeuner).
Ici, des plants de petits piments rouges très très piquants.
Là, des pamplemousses
Nous arrêtons dans un café, le "Coffee Break", pour prendre un café typique de Lombok et en savoir plus sur les épices de l'île. Le café est mélangé avec du cacao, de la noix de coco et de la vanille, il est délicieux et très très très fort. Le lait rajouté est du lait concentré, mmm que c'est bon!
La propriétaire nous montre ensuite ses épices cultivées dans la région, gousses de vanille, poivre, coriandre, cardamome, chocolat, etc. Nous repartons avec du café en grains, des graines de chocolat à moudre, et des petits piments secs très piquants.
Une trentaine de minutes après, sans compter l'arrêt au café, nous arrivons à la chute. Ouf, la propriétaire a eu bien raison d'avoir peur pour nous, avoir été seuls, on aurait viré de bord subito-presto!
Photo prise sur Internet, j'étais trop occupée à essayer de survivre pour prendre des photos
Notre jeune guide nous prend par la main (littéralement, par endroits) et nous guide pas par pas, certaines sections s'avérant particulièrement difficile à franchir, surtout les rochers glissants où il faut poser les pieds à des endroits précis.
Le guide me prête même ses sandales, puisque nous devons marcher dans l'eau sur une bonne distance et que l'option "pieds nus" n'est pas envisageable pour les touristes douillets que nous sommes. Je passe proche de les perdre plusieurs fois dans le courant, heureusement, je les rattrape chaque fois, ouf! Ça aurait été un peu embarrassant de forcer le guide à revenir pieds nus à l'hôtel!
Mais le chemin en vaut la peine. Nous aboutissons à une très jolie chute, sise dans un environnement luxuriant et très propre (il faut le dire, pas de déchets dans ce genre d'endroit, c'est rare!). Nous pouvons nous baigner et, même si l'eau est pas mal froide, nous en profitons bien! Pendant ce temps, le guide s'amuse avec l'appareil-photo de mon téléphone.
Oups, les gougounes ont encore essayé de se sauver. Mieux vaut les enlever le temps de la baignade.
Asman, notre adorable jeune guide
Nous repartons ensuite, par le même chemin, ayayayaye, nous sommes bien contents d'arriver en un morceau, sandales au pied.
Arrêt-papillon
Arrêt-mahogany
Une des dix mosquées du village, celle qui est collée sur notre bungalow
Un autre de nos amis qui prend la pose pour la photo, un homme avec seulement 2 dents en bas, super sympathique et rigolo et qui sourit tout le temps.
Les petites filles m'ont vu prendre la photo de l'homme et veulent que je les prenne en photo.
Fin de soirée tranquille, on lit, j'écris, on va souper, je goûte au gado-gado (légumes, oeufs mi-cuit et patates avec de la sauce aux arachides, delicieux), je boude le gros bol de riz (pu capable).
Quand je dis à la proprio de l'hôtel que je me cherche des gougounes (pour mes prochaines chutes d'eau ou mes prochains coraux), elle m'amène à un petit stand pas loin et la vendeuse m'en déniche une paire à ma taille pour 2.50$. Adjugé!
Retour à l'hôtel vers 7h30 pour terminer le blog et faire dodo, toujours accompagnés du concert de crapauds et autres bibittes non-identifiées.
Trajet à pied de la journée (15 km)
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11 MAI : TETEBATU
Note à moi-même : plus de café, surtout indonésien, après 13h00! Le seul avantage de s'endormir vers 1h30 du matin, c'est que les vocalises des muezzins ne m'ont même pas réveillée à 5h ce matin.
On finit quand même par se lever pour aller déjeuner vers 7h30, on a une matinée chargée aujourd'hui! Comme nous ne sommes pas capables de dire non plus de 17 fois de suite, un cousin de la proprio de l'hôtel a réussi à nous convaincre la 18e fois de nous emmener visiter une coopérative de tisserands ainsi qu'un village de bambous (on ne savait même pas c'était quoi). Nous avons glissé dans le circuit un arrêt dans un marché (urgence pantalons pour Jacques et moi) et un arrêt ATM pour retirer des roupies (en passant, si vous voulez éviter de traîner vos cartes débits et crédit, et de payer des frais de transferts exorbitants, en voyage, la carte Wize est géniale!)
Bon, 8h30, le cousin arrive avec son frère (tout le monde est de la même famille apparemment, chaque fois qu'on demande à quelqu'un son lien avec quelqu'un d'autre, c'est toujours son frère/soeur ou son cousin/cousine). Le frère va être notre chauffeur et le cousin notre guide.
On a environ une trentaine de kilomètres à parcourir en tout en calculant tous nos déplacements. Je ne comprends pas que l'auto soit revenue en un seul morceau et nous aussi. Sérieux, les routes sont absurdement étroites, genre de la place pour une seule auto, mais ça circule de partout et les croisements d'autres véhicules sont épiques. D'ailleurs, je crois bien que même le chauffeur a eu quelques sueurs froides et le fossé m'a semblé très très proche souvent de même que les rétroviseurs des autres autos/camions en sens inverse. Et je ne parle pas des routes défoncées, malade!
Ça, c'est une route normale, pas la petite route étroite dont je vous parlais. Cela reste quand même rock and roll, mais plus gérable.
On arrive au marché, cherche vite vite des pantalons, notre technique de marchandage est à affiner, pas trop de succès, mais bon, des pantalons à 4 et 7$, c'est quand même pas pire. Le guide s'extasie devant les bonnes odeurs du marché. On ne dit rien. On est polis quand même.
Court arrêt ATM ensuite puis arrivée au village des tisserands. Le responsable de la coopérative nous fait faire la visite, c'est vraiment impressionnant.
Les fils bleus à gauche sont teintés de façon naturelle (ici, avec de l'indigo, pas la librairie en ligne mais la plante - ok, moi non plus je ne la connaissais pas). Ceux que la tisseuse tisse sont teintés chimiquement, donc plus éclatants.
De l'écorce de bois de mahogany en train de bouillir pour produire de la teinture rouge naturelle.
L'étape avant le tissage, il faut préparer les fils et ensuite les rentrer un par un dans les 1000 trous de la machine à tisser.
Un autre motif, le cheap, pas de petits motifs cutes dans le tissage. Plusieurs de ces tissages seront vendus comme des sarongs et ceux-ci prennent jusqu'à 3 semaines chacun à confectionner. Je n'ai pas osé demander le prix.
Évidemment, après la tournée des artisanes, nous devons passer par la coopérative où sont vendus les oeuvres tissées. Je choisis un joli foulard tissé avec du fil teinté naturel (mahogany, indigo, safran), 35$ pour tout ce travail, c'est donné!
Nous repartons ensuite vers le Bamboo village.
Autobus scolaire indonésien
Nous arrivons dans une très belle résidence où nous attend une dame qui nous accueille chaleureusement. Elle nous invite à nous asseoir sur un tapis tressé et s'affaire à nous tresser une bague verte en bambou pour moi et une rouge pour Jacques.
Jacques et notre guide
Démonstration de tressage. Je confirme que je ne suis pas douée
La dame finalise le joli petit panier avant de me le donner comme souvenir de ma première et dernière oeuvre en bambou (bon, 5% de l'oeuvre)
Évidemment, nous sommes invités ensuite à visiter sa boutique, mais notre espace restreint limite nos achats et nous ne prenons que 3 étuis à lunettes (dont nous avons besoin) et 2 portes-clés pour nos clés de moto que nous égarons souvent.
Nous revenons ensuite à Tetebatu, c'est l'heure du lunch.
Après-midi très très tranquille, on reprend un peu le sommeil perdu la nuit dernière, on lit, on pitonne. Aucun remords de ne pas aller se promener, il pleut à boire debout une bonne partie de l'après-midi, héhé.
Le soleil revient vers 4h30, nous allons quand même marcher un peu pour nous ouvrir l'appétit. La luminosité est belle et on peut même apercevoir de petits morceaux du volcan.
Nos sentiers préférés : les margelles des canaux d'irrigation... on aime les défis!
Nous revenons vers 18h au bungalow, accueillis par les 10 muezzins de la ville.
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