Après 40 jours au Vietnam en 2019 et 3 semaines en Inde en mars 2020 (ha ha), pays partiellement parcourus en moto, nous explorerons les routes indonésiennes pendant 2 mois, uniquement en moto, de l'est de Java à Florès. À suivre!
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Du 30 mai au 1er juin : RIUNG (FLORES)
ROADBOOK : cliquez sur le lien ICIpour voir notre roadbook détaillé (itinéraire, suggestions hôtels, suggestions restaurants, excursions, etc.)
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30 MAI : DE MONI À RIUNG (FLORES)
Gros changement de programme aujourd'hui. Nous avions réservé un bungalow (grand mot pour une hutte, mettons) en bord de mer pour 2 nuits, mais suite à notre séjour dans le homestay construit par le Québécois Gilles Raymond, l'idée de le rencontrer me trottait dans la tête, surtout qu'il habite dans un village par lequel nous devions passer au début juin.
Je lui écris donc et il me propose de passer un nuit ou plus dans son homestay et de participer à des activités (humanitaires) avec 5 stagiaires de l'Université Laval qui séjournent chez lui.
On cogite, on regarde nos réservations et, finalement, le plus simple et le plus intéressant est d'annuler nos 2 jours à la plage et d'aller plutôt le rejoindre dès aujourd'hui dans son village (Riung), pour 3 nuits.
Et voilà, après une longue journée de 175 km de moto, dont une cinquantaine sur une toute petite route longeant la mer, dans un environnement plus "savane" que "jungle", magnifique, nous sommes installés dans notre belle chambre, prêts à participer aux activités de nettoyage des berges et autres dès demain.
Lever difficile sous l'oeil du volcan, brrr qu'il fait froid dans les montagnes depuis 5 jours!!
En route vers Riung!
Jour de marché
Premier arrêt après 2 heures de route (un gros 75 km) : café sur la plage Blue Stone, le Blue Stone Beach Restaurant and Guest House, ou Pondok Makan Batu Hijau.
Jolis bungalows à louer sur la plage
On traverse du sud au nord, de Boa-Ndai à Pugubengo
À Pugubengo, deuxième arrêt dans un warung, après un autre 2h30 de route, le Rumah Makan Minang Jaya. Depuis Bali, nous n'avons jamais eu de couteau comme ustensile. Apparemment, c'est la grosse cuillère qui est utilisée pour couper le poulet, le boeuf, etc. Pas encore trouvé comment. Et Jacques non plus apparemment!
Photo prise de Google
Peu après le restaurant, alors qu'il nous reste environ 50 km à faire, nous tournons à l'embranchement indiquant la route vers Riung et nous nous retrouvons sur une toute petite route étroite, qui serpente dans un paysage très différent de ce que nous avons vu jusqu'à maintenant. Pas de jungle, de hautes montagnes ni de virages extrêmes, mais des collines dénudées et un paysage où on s'attendrait à rencontrer des lions et des zèbres plutôt que des singes.
C'est super joli et super agréable, mais il faut faire attention aux véhicules qui viennent dans l'autre sens, il n'y a pas beaucoup de place pour passer!
Arrivée vers 14h30 à notre joli homestay, le Otonomi Homestay, niché dans un écran de verdure et de palmiers, comme tout le village.
Nous jasons longtemps avec Gilles (qui a une histoire de vie étonnante et tellement riche, je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme lui!). Pour vous donner une petite idée du personnage, regardez ces deux films qui racontent un pan de son histoire d'amour et de partage avec l'Indonésie :
Nous allons ensuite nous promener dans le village, d'abord vers le port, puis un peu aux alentours.
Le village est 50% musulman, 50% catholique et 50% rasta (dixit Gilles, et c'est vrai qu'on a vu pas mal de rastas 😁)
Tout le groupe de stagiaires et nous sommes invités par un restaurateur ce soir, au Cafe del Mar. Quel repas incroyable nous avons eu! Accompagné de beaucoup d'Arak, un alcool à 40%, mais comme je n'ai pas roulé sous la table après mes 2 petits verres, il devait être pas mal dilué. Soirée très agréable. Demain, on va probablement aller ramasser de la merde (ouais, sérieux). À suivre!
Notre route aujourd'hui : 165 km, 4 h 42
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31 MAI : RIUNG (FLORES)
Première nuit au homestay un peu pénible.
D'abord, la pompe à eau a brisé hier soir, donc pas d'eau courante, pas de douche, pas de lavabo.... on se sent un peu crottés. Heureusement, après avoir travaillé dessus toute la journée, les réparateurs amateurs ont réussi à la réparer, on va pouvoir se doucher ENFIN!
Ensuite, on est passés de 14 degrés à 30 degrés, dur de dormir, et le matin, réveil matinal aussi, car il fait plus frais et nous n'avons pas de drap pour nous couvrir.
Deux des Québécoises sont malades, l'une est aux prises avec la diarrhée du voyageur, l'autre est constipée depuis une semaine et souffre le martyre. J'aime vraiment nos probiotiques!
Bref, l'équipe est réduite, surtout que plusieurs membres sont repartis dans une autre ville ce matin où l'organisme Otonomi a le projet d'implanter des jardins communautaires et de créer un guide de la bonne alimentation pour contrer le sous-développement des enfants qui ne se nourrissent trop souvent que de riz et jamais de légumes.
Magnifique journée malgré tout!
La rue du Homestay, semblable aux autres rues du village, un vrai écrin de verdure!
Le homestay Otonomi qui accueille généreusement les volontaires qui veulent participer aux activités humanitaires de l'organisme.
Ce matin, on travaille sur le programme de compostage que Otonomi essaie de mettre en place à Riung. La cuve de ciment qui recevra le compost a été coulée, il reste à trouver les ingrédients du compost : troncs de bananiers, écorce de grains de riz, sciure de bois, merde de chèvre (ouaip) et feuilles vertes.
On commence par aller chercher des troncs de bananiers avec le pick-up.
Bon, d'abord trouver un bananier qui est en fin de vie.
Pas celui-ci...
On a de la chance, on en trouvera deux pas trop vieux qui sont déjà tombés. Reste juste à les débiter à la machette sans se couper la jambe comme le fera un des volontaires Indonésiens (ouch, heureusement, pas trop grave, mais il n'a pas aimé!)
On les apporte ensuite dans le pick-up
Ensuite, on va chercher la sciure de bois et on en remplit 4 sacs.
Et dernière corvée du matin, mais non la moindre : on va ramasser du crottin de chèvre, beurk
Retour en ville assis sur les sacs pour ramener notre butin
Le restaurant du centre communautaire du village, aussi créé et géré par Otonomi, nous reçoit avec un lunch somptueux!
En après-midi, on passe à la portion détente, lets go à la plage dans l'espèce de taptap du fils du proprio du homestay.
Bien mieux qu'une radio!
On reprend la même petite route que nous avons prise en sens contraire hier pour venir à Riung. Juste deux fois plus vite et deux fois plus dangereusement 😨 Et le retour se fera encore plus rapidement, on ne chante plus en arrière!
La plage, sablonneuse, avec aussi de jolies roches de toutes les couleurs, des sand dollars, des micro-crabes, des bernards-l'ermite, des chèvres et des vaches.
Le repos du guerrier
Beach-volley avec les enfants du coin
Démonstration de boxe devant des spectateurs subjugués
Une dernière petite baignade
On va voir ce que les Indonésiens cherchent dans le sable, entre les roches. Ouch ouch ouch, on n'a pas une plante des pieds en acier, nous!
La dame nous montre fièrement les petits coquillages qu'elle a ramassés pour son souper. Elle rigole bien ensuite de voir Jacques souffrir en repartant vers la plage
De retour au homestay, nous avons à peine le temps de nous changer qu'on nous avise que le souper nous est encore une fois offert par le centre communautaire et qu'il est prêt.
En chemin vers le restaurant, nous voyons défiler au-dessus de nos têtes des chauves-souris géantes qui sortent de leur caverne sur une île proche au coucher du soleil. Malade!
Super bon souper encore une fois.
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1er JUIN : RIUNG (FLORES)
Aujourd'hui, journée snorkeling-nettoyage-sauvetage de coraux.
Riung, en plus d'être un très joli village, est aussi réputé pour les îles qui parsèment sa côte et qui ont plusieurs particularités. Évidemment, le snorkeling est l'une des activités principales, mais l'une des îles abrite aussi des dragons du Komodo et une autre une grotte avec les chauves-souris géantes que nous avons vues voler hier au crépuscule et s'accrocher sur les arbres dans le village.
Un des projets d'Otonomi est d'encourager le nettoyage des îles qui, comme bien des lieux en Indonésie, sont souvent envahies par les ordures laissées par les visiteurs ou amenées par la mer. Pour ce faire, en plus d'amener des bénévoles sur les îles pour nettoyer les plages et la mer, les capitaines de bateau sont encouragés de différentes façons à nettoyer après leur passage (tant de sacs d'ordures = 1 sac de riz, par exemple). Malheureusement, pour le moment, le seul moyen de se débarrasser de ces ordures est de les brûler, pas super génial, mais comme il n'y pas de ramassage d'ordures officiel, pas vraiment d'autre choix.
Un autre projet que Otonomi veut mettre sur pied est la régénération des coraux. Cela veut dire concrètement de ramasser des coraux agonisants et de les réintégrer dans des endroits plus favorables pour eux (c'est à peu près ce que j'ai compris, pas sûre que c'est exactement ça, mais ça y ressemblait, et c'est une des actions que nous devions entreprendre aujourd'hui).
Comme nous sommes levés tôt et que nous ne partons pas avant 9 h, nous allons prendre une marche après le délicieux petit déjeuner (composé, dixit Gilles, de tout ce qu'il peut trouver dans sa cuisine - aujourd'hui, il a trouvé des patates, de la sauce tomate, des oeufs, des oignons, entre autres, et le mélange était délicieux!).
Comme d'habitude, les Indonésiens nous regardent avec beaucoup d'incompréhension quand nous parlons d'aller marcher (WHY???).
Notre but (enfin, le mien, comme d'habitude Jacques n'a aucune idée de notre destination, il suit 😄), le quai des pêcheurs, à environ 2 km du quai touristique d'où partent les bateaux pour les îles, près du homestay.
Le quai et le village des pêcheurs.
Retour vers le homestay par la route que nous prendrons demain. Il paraît qu'elle est plus belle après. J'espère!
Nous revenons ensuite au homestay et tout le monde se dirige vers le quai touristique pour découvrir le bateau qui nous amènera à une des îles. Tout le monde, cela veut dire le capitaine du bateau, la cuisinière et son mari, et deux-trois autres Indonésiens dont je ne suis pas sûre du titre. Bref, tout ce beau monde pour accompagner les deux touristes/bénévoles que nous sommes.
Notre bateau
Avant de partir le moteur, il faut diriger le bateau avec cette longue perche pour l'éloigner du quai.
Et voilà, on est partis. Jacques n'a peur de rien et va s'installer sur la coque avant.
Arrivée à notre île
Le cuistot se met tout de suite la cuisson du poisson frais
Jacques est désigné pour accompagner deux Indonésiens au large pour ramasser des coraux malades et mon rôle sera de ramasser les déchets sur la plage avec la cuisinière. De toute évidence, il va y avoir un problème, Jacques n'est pas très bon pour nager et ne raffole pas du snorkeling, en plus de ne rien voir sans lunettes. Et les deux Indonésiens nagent comme des poissons et sont bientôt bien loin dans la mer, attendant que Jacques les rejoigne pour lui expliquer à quoi ressemble un corail malade et quoi faire avec. En plus, c'est Jacques qui amène le sac pour ramener les coraux....
Pendant que Jacques essaie tant bien que mal de remplir sa mission, je remplis les sacs des déchets trouvés sur la plage, surtout les stupides verres d'eau en plastique à usage unique (vendus avec couvercles et pailles, comme les petites boîtes de jus) que l'on trouve partout.
15 minutes après, Jacques est de retour sur la plage où trônent déjà 2 sacs de vidanges que nous avons ramassées. Il n'a jamais réussi à rejoindre les gars et me propose de prendre sa place.
Je pars avec le sac et mon masque de snorkeling, pas super optimiste sur mes capacités de nageuse (je nage bien, mais pas trop longtemps, pas d'entraînement et plus 20 ans, tsé!
Peine perdue, j'ai beau nager le plus loin possible, les gars sont toujours inaccessibles et si même si j'arrive à les rejoindre, ils devront me ramener sur leur dos, car je serai au bout de mes forces.
Retour sur la plage où un des chercheurs de coraux viendra finalement nous rejoindre plus tard pour récupérer le sac qui ne s'est jamais rendu!
C'est l'heure du lunch! Le poisson est prêt, accompagné de riz, de tofu frit, de légumes, et de chips indonésiennes (comme les chips normales, on ne peut pas arrêter d'en manger une fois qu'on commence). Les chercheurs de coraux reviennent, on déguste le poisson qui est excellent, comme tout le reste.
Comme lors de tous les repas partagés avec des Indonésiens et qui nous fatigue BEAUCOUP, la politesse/tradition/habitude? dicte de laisser manger les invités en premier jusqu'à ce qu'ils aient terminé de se resservir, avant de manger eux-mêmes ce qu'on a laissé et qui est souvent froid.
Du coup, on se dépêche de manger et on les avertit tout de suite qu'on n'en prendra pas d'autre pour qu'ils se servent rapidement. Inutile de les supplier de manger en même temps que nous, ça ne fonctionne pas 😕
Ensuite, pendant que les Indonésiens finissent de manger, je fais une deuxième séance de snorkeling dans les eaux claires adjacentes à l'île. Aaah que c'est beau. Pas de beaux coraux, ni beaucoup de poissons, mais quand même pas mal de petits et moyens poissons de toute beauté et pas mal d'étoiles de mer, dont une bleue, magnifique. Et la plage est bordée de centaines de sand dollars.
Nous rembarquons ensuite dans le bateau pour revenir à Riung et retrouver les étudiantes québécoises qui ont été assignées à une autre tâche, pas mal moins amusante : aller chercher de la bouse de vache fraiche pour le compost. Ce sont leurs accompagnateurs Indonésiens qui ont trouvé ça dur apparemment, elles ont bien rigolé de les voir ravaler leur bile de nombreuses fois 😄
Nous les retrouvons donc au lieu de compostage, en train d'installer une toile pour garder le contenant bien au chaud. On utilise les moyens du bord, en pleine sécurité! Et un marteau avec des clous à défaut d'une agrafeuse industrielle.
La dalle de ciment où le compost sera préparé
Le futur jardin communautaire. La mosquée et les habitants qui en ont fait la demande recevront aussi des sacs genre smart pots pour la culture individuelle de légumes.
En soirée, nous découvrons le port à marée basse alors que nous y allons pour regarder les chauves-souris géantes passer au-dessus de nos têtes à la brunante alors qu'elles quittent leur île pour la nuit. Wow!!!
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